Planter des slips pour évaluer la qualité des sols agricoles
Après avoir observé les traces de l’activité des vers de terre de leurs parcelles au printemps, 9 agriculteurs de la vallée de la Hem se sont intéressés à la vie des micro-organismes de leurs sols de mai à juillet. Peu visibles ou invisibles à l’œil nu, les bactéries, champignons et microfaune du sol, jouent pourtant un rôle primordial dans le recyclage de la matière organique et donc dans la fertilité du sol.
Pour évaluer la santé de cette vie du sol, les agriculteurs ont planté un slip en coton pendant deux mois dans une ou deux de leurs parcelles agricoles. Plus le slip est dégradé lorsqu’on le déterre, plus l’activité des micro-organismes est importante dans la parcelle.
Comment le faire chez soi ?
- Planter un ou plusieurs slips blancs 100% coton, bio de préférence, à plat et à 15cm de profondeur
- Choisir des emplacements différents : une prairie permanente, une parcelle cultivée en non labour, une parcelle labourée, une parcelle tassée etc.
- Laisser faire la vie du sol pendant 2 mois, puis les déterrer et comparer leur état de dégradation.
A quelle période le faire ? Il faut que le sol ne soit pas trop sec, ni trop froid, donc plutôt au printemps ou à l’automne.
Résultats chez les agriculteurs du groupe :
Au bout de deux mois, les résultats sont déjà très différents selon les parcelles !
Globalement, on observe deux grandes tendances :
- pour les parcelles en non labour, une plus grande dégradation des slips
- pour les parcelles en culture de printemps, une plus grande dégradation également
Pourquoi ?
- le labour retourne le sol, en mettant le dessus dessous, et inversement. Ce retournement des couches perturbent beaucoup la vie du sol qui est très stratifiée. En agriculture de conservation des sols, la matière organique s’accumulent à la surface du sol, ce qui est plus favorable à la vie du sol.
- pour les cultures de printemps, on émet deux hypothèses : les cultures d’automne peuvent avoir prélevées plus d’eau, ce qui limite à terme l’activité biologique, et avant les cultures de printemps, la restitution du couvert d’interculture au sol et l’épandage de fumier ont nourrit la vie du sol.