Voyage d’étude en Normandie pour les agriculteurs de la vallée de la Hem
Du 9 au 10 juin, 12 agriculteurs et agricultrices sont partis en voyage d’étude visiter des fermes aux pratiques innovantes préservant les sols en Normandie.
A Grigneuseville (Seine Maritime), ils ont visité une première exploitation agricole en agriculture de conservation des sols. Ces agriculteurs se sont lancés dans le non labour il y a 20 ans car ils s’étaient lassés de combler les ravines qui se creusaient dans les champs et de ramasser les cailloux qui étaient charriés par les ruissellements. Dans la foulée, ils mettent en place des couverts d’interculture de plus en plus diversifiés et de plus en plus denses. Depuis, il n’y a plus de ravines dans leurs champs, et ils ont aussi économisé du temps et du carburant en supprimant le travail du sol. Au cours de la visite, ils ont présenté les cultures semées en direct et leurs derniers essais (essai macération de plantes pour remplacer les fongicides, essai ferments lactiques et champignons (mycorhizes) pour la vie du sol, plantation de perchoirs à rapaces pour réguler les mulots, autoproduction de semences de couverts d’interculture etc.).
L’agriculteur extrait une bêchée du sol pour observer sa structure, l’activité biologique du sol et les éventuelles zones de compaction
Puis le groupe d’agriculteurs est allé rencontrer un autre agriculteur dans le Perche (Orne). Passé en non labour récemment, il expérimente pourtant à grande échelle le semis direct et une réduction importante des produits phytosanitaires et des engrais minéraux. Il a aussi présenté son semoir à semis-direct qu’il a autoconstruit à la ferme !
Echanges autour du semoir semis direct autoconstruit Visite d’une parcelle de blé associé avec du trèfle blanc
Le deuxième jour du voyage, le groupe d’agriculteurs a rendu visite à un dernier agriculteur à La Chapelle d’Andaine (Orne), sur une exploitation laitière en agriculture de conservation. Ici aussi on accorde au sol une place d’importance. La devise est de nourrir son sol, pour nourrir les vaches, pour des vaches et un agriculteur heureux. Une formation avec un agronome était organisée le matin pour réfléchir à la constitution d’une ration alimentaire pour les vaches qui soit au maximum produite sur la ferme et qui n’appauvrissent pas les sols pour autant. Le groupe d’agriculteurs a discuté de la mise en pratique en visitant la ferme l’après-midi.
Les échanges, très riches, ont permis aux agriculteurs du groupe d’affiner leurs projets à expérimenter sur la vallée de la Hem : test de mélanges fourragers (méteils) avant maïs, oligoéléments pour réduire les produits phytosanitaires, composer ses propres mélanges de couverts, retravailler sur le coût de la ration alimentaire des vaches, imaginer des fibres alimentaires plus dures pour les vaches etc. Les idées et projets ne manquent pas à la suite du voyage !